Plusieurs producteurs de lait ont investi les rayons de l’hypermarché Leclerc Les Fontenelles au Mans (Sarthe), ce lundi 15 mai 2023.
Les agriculteurs craignent une remise en cause de la loi Egalim et veulent défendre un prix de vente du lait permettant de rémunérer les producteurs.
« En-dessous de 1€ le litre, on ne rémunère pas assez le producteur »
« Là, il y a un problème. Un éleveur ne peut pas vivre en bio avec un prix à un euro le litre« , constate Patrice Riauté, président de la section laitière de la FDSEA 72, en pointant du doigt dans le rayon une marque laitière bien connue.
Lui et d’autres membres du syndicat et des Jeunes Agriculteurs ont investi le centre commercial Leclerc Les Fontenelles pour une opération de vérification des prix des produits laitiers.
Plusieurs d’entre eux collent des stickers « Ne rémunère pas son agriculteur » sur quelques packs de lait.
On considère qu’en-dessous de 1 euro (le litre), on ne rémunère pas assez le producteur.
Dans le rayon beurre, les agriculteurs notent un manque d’informations sur l’origine des produits. Ils remplissent plusieurs caddies de plaquettes de beurre dont la provenance n’est pas indiquée.
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« Celui-ci, c’est marqué ‘lait origine Irlande’ alors qu’on a des producteurs laitiers en France… », se désole Patrice Riauté.
« On ne veut pas sacrifier les années à venir »
Les producteurs laitiers craignent la remise en cause de la loi Egalim, loi visant à protéger la rémunération des agriculteurs. « Le prix acceptable est celui issu de la loi Egalim », tranche le président du syndicat en Sarthe.
Ce n’est pas un hasard si l’action du jour a été opérée dans un hypermarché Leclerc. La prise de parole du président du comité stratégique des centres E.Leclerc – Michel-Edouard Leclerc -, au micro de BFMTV-RMC, il y a quelques jours, a suscité une vague de mécontentements chez les agriculteurs.
Pour aller chercher des prix plus bas dans un contexte d’inflation, il a évoqué l’idée pour Leclerc de « faire le tour de l’Europe pour aller chercher ce qui est de moins cher » et appelé le ministre de l’Economie Bruno Le Maire à un changement de cadre juridique pour le permettre.
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Pour Pascal Clément de la FDSEA 72, cette prise de parole soulève un paradoxe. « On a besoin de la grande distribution, on n’est pas là pour lui nuire. Mais on parle de l’autonomie alimentaire française en pratiquant l’importation… »
En 2023, notre propre distributeur français veut jouer l’importation, ça fait mal au cœur. Si la grande distribution veut des produits laitiers dans 7-8 ans, elle doit y penser tout de suite : l’élevage est en train de mourir (…) On ne veut pas sacrifier les années à venir.
En 2022, les producteurs ont obtenu une hausse de 7 à 8 centimes par litre de lait et souhaitent une nouvelle augmentation. Si les producteurs de lait craignent une réduction de leurs revenus – et une crise des vocations- ils comprennent aussi le poids de l’inflation sur le portefeuille des Français.
« On comprend les consommateurs. Nous aussi, on est des consommateurs mais on est en train de jouer notre alimentation de demain. On ne veut pas être les dindons de la farce. On veut sauver notre production et notre métier. »
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