Désormais retraité, Philippe Fachin a créé les « Urgences musicales », son entreprise de réparation d’instruments de musique à son domicile à Lamnay (Sarthe).
Il fabriquait des saxophones
S’il s’est lancé dans cette aventure de médecine plutôt particulière, c’est que le Sarthois a un vécu dans ce milieu. « J’ai travaillé pendant cinq ans chez Selmer, le fabricant de saxophones, puis j’ai été recruté par Lorée, un fabricant de hautbois », retrace celui qui avait fait un apprentissage en horlogerie.
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Il sable les instruments de musique
De 1990 à 2023, Philippe a toujours évolué dans la mécanique des instruments à vent, appartenant à la famille des bois. « J’avais trouvé des petites combines pour gagner du temps, c’était précieux dans cette industrie », sourit-il.
En 2007, le Parisien d’origine demande à délocaliser son bureau en Sarthe dans sa maison de campagne.
Ils avaient accepté, je devais juste retourner le vendredi livrer mon travail.
Alors, niché dans une petite pièce de son domicile, il s’est aménagé un petit atelier. « J’ai tout à portée de main », lance-t-il depuis sa chaise de bureau. Sur son petit établi, des dizaines de boîtes où sont rangées toutes les petites pièces que l’on retrouve dans un instrument.
En extérieur, il s’est fabriqué un petit coin avec du système D pour sabler les instruments. « Cela permet d’enlever la corrosion, et parfois de donner un côté mat qui plaît bien », commente le retraité, en actionnant son pistolet sur une pièce.
« J’aime les chantiers désespérés »
Ces instruments, il les connait sur le bout des doigts. Plusieurs écoles de musique locales n’hésitent pas à lui en confier pour de la révision, des fanfares également, quand des particuliers ont parfois des demandes plus atypiques. « J’ai des gens qui ont retrouvé le vieil instrument du grand-père, et voudraient le remettre en état… Certains croient qu’il n’y a plus rien à espérer de cette vieillerie, mais j’aime bien les chantiers désespérés. »
C’est ainsi que saxophone, clarinette, hautbois, flûte sont réparés chaque jour dans son atelier.
J’ai fait de sacrés sauvetages sur des instruments qui avaient une centaine d’années avec des grosses piqûres d’oxydation.
Ses « urgences musicales » sont un vrai succès, si bien que le passionné de vélo n’a plus guère le temps d’enfourcher sa bicyclette pour avaler les kilomètres. Mais avant d’être son métier, c’est sa passion. « Parfois, je chine en brocante des instruments que je retape par plaisir et que je revends derrière. » Ce qui a tendance à irriter sa femme…
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Du prêt, le temps des réparations
Mais les travaux en cours pour ses clients seront toujours faits avant. « C’est comme les urgences, je priorise… Enfin, du temps que le système médical tournait bien », rigole le réparateur.
Son atout principal, le délai. « Et si c’est trop long, j’ai des instruments que j’ai refaits à prêter. »
Sa force, au-delà de son savoir et son toucher, c’est aussi son réseau. « Pour les pièces, mon passé me facilite les choses. »
Un réseau parisien qui commence à faire le déplacement jusqu’en Sarthe. « Ils viennent, le temps que je fasse le diagnostic, ils peuvent se poser sur la terrasse, face à la campagne. Ils adorent. »
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