Plateformes logistiques : au moins huit projets en Sarthe sur une centaine d’hectares

, Plateformes logistiques : au moins huit projets en Sarthe sur une centaine d’hectares

Huit projets de construction de plateformes logistiques sont à l’étude en Sarthe. Une aberration économique et écologique pour le collectif Stop Amazon 72

Interêts économiques contre nécessité écologique. C’est le match qui se joue actuellement en Sarthe. Pas moins de huit projets de construction de plateformes logistiques sont à l’étude dans le département à Cherré-Au près de la Ferté Bernard, à Trangé, à Ecommoy ou encore à Louailles près de Sablé soit une centaine d’hectares de terrain selon Stop Amazon 72.  Un collectif opposés à ces constructions qui sont une aberration écologique et économique pour Clément Jourdain un des membres du collectif.

France Bleu Maine : Quelles sont les communes sarthoises concernées par ces projets de plateformes logistiques ?

Clément Jourdain : Il y en a un peu partout. C’est ça qui qui nous interpelle. A Cherré-Au près de la Ferté Bernard, il y en a deux autour du Mans, la Milesse et Trangé et on en a deux face à face à Louailles près de Sablé mais aussi à Montabon et Ecommoy. Ca, ce sont les projets nouveaux. Il y a aussi des extensions à Allonnes, d’autres dans d’autres endroits, mais il y a huit projets complètement nouveaux d’entrepôts logistiques en Sarthe, actuellement en préparation pour un total de quasiment 400 000 m². C’est une centaine d’hectares de terrain. Sept de ces huit projets sont sur des terres agricoles. On parle toujours de récupérer les friches, de recycler, de ne pas artificialiser. Là, on va manger cent hectares de terrain.

Pourquoi êtes-vous opposé à ces projets?

La logistique représente tout ce que tout ce qu’on ne veut pas, écologiquement et même socialement. Ce sont des entrepôts énormes qu’on va construire en pleine terre. Ils vont venir des camions par centaine. La logistique, ça ne produit rien, c’est simplement du stockage avec des produits venus de l’autre bout du monde, en avion, en bateau et qui vont contribuer à augmenter l’effet de serre avec ce rejets en CO2.  Et puis il y a le côté social qui n’est pas très intéressant non plus. C’est pourtant l’argument de beaucoup d’élus.

Clément Jourdain, membre du collectif Stop Amazon 72
Clément Jourdain, membre du collectif Stop Amazon 72 © Radio FranceYann Lastennet

Justement que vous disent les maires que vous rencontrez?

Quand ils veulent bien le recevoir ! Les arguments principaux sont la fiscalité, les rentrées d’argent pour la commune ou la communauté de communes. Et puis l’emploi. Je comprends que cela soit une préoccupation importante pour un maire. Maintenant lorsque vous créez un emploi dans la logistique, en fait vous en détruisez deux dans le petit commerce, dans la production locale. On fait venir des produits d’ailleurs, donc qu’on n’a pas fabriqués ici. Alors qu’on parle assez de relocalisation, de réindustrialisation, que ce soit de la production ou des produits agricoles. Arrêter de produire et mettre de la logistique à la place, c’est quand même une aberration et ce n’est pas créateur d’emplois ou alors des emplois au rabais. Deux employés sur trois d’Amazon France restent moins de trois mois dans la boîte.

Est ce que les élus savent exactement quelles seront les entreprises logistiques qui vont s’implanter sur cette zone?

C’est une des autres aberrations de ces huit projets. Ils ont tous comme particularité d’avoir ce qu’on appelle des bâtiments blancs, c’est à dire qu’ils sont construits par des investisseurs. Exemple à Cherré-Au, c’est une boîte de Singapour avec des capitaux essentiellement d’origine chinoise qui investit. Sans préciser qu’elle entreprise va s’installer ou alors il ne nous le disent pas. Ces entrepôts sont construits que des modules et on peut en louer un, deux ou trois ou l’acheter. Mais actuellement, tous ces entrepôts n’ont pas de repreneur connu.

Pourquoi justement, ces projets se multiplient depuis quelques mois?

C’est un peu une énigme pour nous. Et je vous avoue que quand on a créé Stop Amazon, c’était justement ce qui avait un projet d’implantation d’Amazon d’abord en Loire Atlantique. Projet finalement abandonné mais qui aurait pu rebondir en Sarthe selon Christelle Morançais, la présidente de la Région des Pays de la Loire qui est Sarthoise. Finalement, cela ne s’est pas fait mais c’est comme cela qu’on  découvert qu’il y avait autant de projets de plateforme logistiques dans le département.

La loi climat et résilience prévoit justement de mettre fin à l’artificialisation des sols. Est ce que les promoteurs ne se disent pas il faut acheter maintenant, acquérir des terrains maintenant pour pouvoir construire avant que cela ne soit plus possible?

C’est probablement une des raisons qui accélère le processus. On en a quand même trois projets qui sont apparus lors des deux derniers mois. Pour eux, il vaut mieux investir maintenant avant que la loi zéro artificialisation nette se mette en place, même si ça ne va pas très vite. Donc c’est probablement aussi un calcul là aussi de financiers, d’investisseurs.

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