Delphine Dewailly, procureure de la République, a présenté le bilan de la délinquance 2023 en Sarthe à l’occasion de l’audience de rentrée du tribunal judiciaire du Mans, vendredi 26 janvier 2024.
La délinquance en hausse
« La délinquance en Sarthe a encore augmenté en 2023 », constate Delphine Dewailly, procureure de la république. « Par rapport à 2022 : + 4% en zone Police et + 9,72% en Zone Gendarmerie ».
28 000 crimes et délits ont ainsi été recensés en Sarthe au cours de l’année écoulée. « Pour mémoire, ce chiffre était de 20 000 il y a dix ans », rappelle la magistrate.
« Le Mans est devenu un pôle de criminalité inquiétant », estime le président du tribunal judiciaire, François Génicon.
« Non, la Sarthe, ce n’est pas le Bronx ! »
La procureure tempère « non, la Sarthe et le Mans, ce n’est pas le Bronx ! »
Les cambriolages ont baissé en zone police.
La présence et visibilité assurée par la Police Nationale sur le terrain, et l’action de la Police Municipale, n’y sont sans doute pas étrangers.
Ce chiffre reste élevé sur le reste du département où « ‘assurer la même visibilité sur une étendue de territoire aussi vaste est naturellement plus complexe ».
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Autre satisfaction de la procureure : « Les faits relevant de la » Grande Criminalité » ont également considérablement baissé, sur l’ensemble du département cette fois ».
Elle tempère également.
Il faut dire que le nombre de meurtres et tentatives déplorés l’année précédente avait atteint un niveau record, fort heureusement pas ré-atteint cette année.
Elle salue « l’efficacité de l’action des services d’enquête, qui a conduit à l’interpellation puis le placement
en détention de plusieurs têtes de réseau ou chefs de bande.
Des violences en hausse
Source d’inquiétude, « tous les item en matière de violences sont à la hausse ».
En Sarthe, le nombre d’atteintes volontaires à l’intégrité physique « est en hausse de 15 % par rapport à 2022 ».
Un chiffre qui explique le taux de suroccupation de la maison d’arrêt du Mans, qui est de 170%.
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La procureure salue le travail des forces de l’ordre qui affichent un taux « d’élucidation qui augmente encore et oscille de 39 à 44% ».
1 105 procédures ont donné lieu à défèrement immédiat cette année.
15 à 18% de hausse de violences intra familiales
Les violences intra-familiales sont en hausse de 15 à 18% en Sarthe malgré « les efforts colossaux déployés par l’Etat, que la Justice en Sarthe accompagne ».
30 téléphones « grave danger » ont été déployés en 2023, ainsi que plusieurs bracelet anti-rapprochement.
Elle cite un autre chiffre « près d’un détenu sur trois à la maison d’arrêt, l’est à raison de faits de violence intra-familiales qui lui sont reprochés ».
Derrière ces chiffres, la magistrate pense aux victimes avec un chiffre étonnant. « Un plaignant sur trois est un homme en zone gendarmerie, un sur six en zone police ».
Elle met en avant un « très haut niveau de réponse en matière de lutte contre les vendeurs de produits stupéfiants ».
« Le tribunal à bout de souffle »
Face à cette augmentation globale de la délinquance, « le tribunal correctionnel est à bout de souffle », estime son président François Génicon.
La procureure et le président s’accordent à demander une simplification de procédures mais surtout une importante déjudiciarisation ».
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