Le procès d’un magnétiseur de Saint-Paul-le-Gaultier de pour le viol de quatre femmes a duré trois jours devant la cour d’assises de la Sarthe.
Dans le box des accusés, derrière le plexiglas, un homme de 85 ans, cheveux blancs, lunettes à la monture d’argent, vêtu d’un pull noir et d’un pantalon sombre, s’appuie sur une béquille.
En face, sur le banc des parties civiles se trouvent une mère et sa fille qui accusent – avec deux autres personnes – l’homme de les avoir agressées sexuellement et violées dans le cadre de « séances thérapeutiques » entre 2019 et 2020 à Saint-Paul-le-Gaultier où l’homme exerçait une activité de magnétiseur.
« Il nous a dit qu’il pouvait guérir des cancers »
Selon les victimes, l’homme de 85 ans s’était fait une réputation de magnétiseur efficace.
« Il nous a dit qu’il pouvait guérir des cancers », dit une victime à propos de l’accusé qui prétendait soigner diverses maladies et même aider des femmes à avoir des enfants.
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« J’ai fait appel à monsieur, car j’avais des problèmes de fertilité. Après 6 ans de PMA, on essaie presque tout », dit une autre femme à la barre.
Un magnétiseur qui allait même jusqu’ à demander à ses « patientes » d’arrêter des traitements pour ne se fier qu’à ses soins…
Agressions sexuelles et viols
Selon les plaignantes, le magnétiseur lors de séances de » soins » leur demandait de se déshabiller complètement avant de les agresser sexuellement ou de les violer à des fins « thérapeutiques ».
À une femme stérile par exemple, il explique que s’il le fait, c’est pour « stimuler les ovulations« .
Une pratique confirmée par une femme qui a témoigné, mais qui n’a pas souhaité déposer plainte « n’importe qui m’aurait fait avaler des couleuvres pour tomber enceinte ».
Une pratique condamnée par le président du syndicat des magnétiseurs qui a déclaré en citant leur manuel de référence « en aucun cas, on ne fait déshabiller un patient ».
« Mon but n’est pas de tromper »
« Mon but n’est pas de tromper », s’est défendu l’accusé un homme qui avait déjà été condamné par une cour d’assises pour avoir violé ses propres filles en 1991.
L’accusé décrit comme particulièrement intelligent, doté d’une certaine influence, mais au parcours de vie pour le moins complexe, s’est dit victime d’un complot.
Un complot ourdi par un homme, qui lui en veut, et qui l’a déjà fait condamner en février 2023 par le tribunal correctionnel de la Sarthe à trois ans de prison ferme.
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Lorsqu’on l’interroge sur la faisabilité dudit complot, l’accusé répond « il suffit qu’il soit d’accord avec une autre personne ».
« Autant dire à la peine de mort »
Me Nicolas Calderero l’avocate de deux des victimes est revenu sur le préjudice qu’elles ont subi.
« On veut le condamner à 20 ans de prison autant dire à la peine de mort » a déclaré pour sa part Me Hubert Guyomard l’avocat de l’accusé. «
Ce qu’elles ne supportent pas c’est leur culpabilité (…) on n’envoie pas un homme en prison parce que les victimes on donné un consentement qu’aujourd’hui elles regrettent (…) le consentement regretté n’est pas un consentement abusé », a poursuivi l’avocat avant de demander que son client soit acquité.
20 ans de prison
Suivant les réquisitions de l’avocate générale, la cour d’assises de la Sarthe a déclaré M. Jean Latsague coupable des faits de viol et d’agression sexuelle et l’a condamné à 20 ans de réclusion criminelle.
Il a 10 jours pour faire appel.
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