Santé : 50 docteurs juniors espérés en Sarthe en 2026

, Santé : 50 docteurs juniors espérés en Sarthe en 2026

C’est peut être un début de solution pour lutter contre la désertification médicale en Sarthe. Une cinquantaine de docteurs juniors pourraient rejoindre le département à partir du 1er novembre 2026. Des étudiants en 4e année qui peuvent pratiquer des consultations, encadrés par un médecin

65 000 sarthois n’ont pas de médecin traitant selon le dernier relevé de la caisse primaire d’assurance maladie. Et pour cause, le nombre de généralistes a chuté de 25% ces dix dernières années. Et encore, certains médecins qui pourraient partir en retraite font du rab pour éviter le pire. En attendant les effets de l’assouplissement du numérus clausus qui devrait permettre à plus d’étudiants en médecine de franchir la première année, le gouvernement a ajuté une 4e année d’internat aux futurs généralistes. Les internes sont très fortement incités à la faire dans un cabinet médical situé dans une zone en tension. Des docteurs juniors qui pourront pratiquer des consultations et délivrer des ordonnances sous contrôle d’un maitre de stage. Explication avec le Dr Bertrand Devaux, médecin généraliste à Sillé le Guillaume et président du conseil de l’ordre des médecins de la Sarthe.

France Bleu Maine : La désertification médicale en Sarthe est-elle une priorité pour vous?

Bertrand Devaux : C’est le dossier prioritaire à la fois pour les généralistes, pour les spécialistes, pour toutes les personnes qui veulent venir s’installer en Sarthe. On doit maintenant réussir à les capter, à leur faire connaître notre département.

En Sarthe, 65 000 Sarthois n’ont pas de médecin traitant. Que pouvez-vous faire pour eux?

Ça représente presque 10 % de la population sarthoise. Donc il faudrait augmenter le nombre de médecins de 10 % au moins, parce que les médecins qui sont déjà en place sont déjà surchargés.

Et proche de la retraite pour certains!

Donc il faut des jeunes. On a une date qui est importante, c’est le 1ᵉʳ novembre 2026. À partir de cette date là, il va y avoir 127 étudiants sur la région qui seront en supplément. Il y a une quatrième année pour la formation des généralistes qui se met en place. Ce seront des docteurs juniors. Il leur faut des lieux de stage en Sarthe donc nous devons déjà réfléchir à trouver des lieux de stage et à former des maîtres de stage pour les encadrer. Nous espérons capter 50 étudiants pour la Sarthe, ça ferait presque 10 % de consultations en plus sur le département.

Ce sont des étudiants. Pourront-ils mener des consultations?

Ce sont de jeunes médecins. Des docteurs juniors. Ils feront exactement le même travail qu’un généraliste. Ils ont juste encore besoin d’un accompagnement, d’un maitre de stage pour parfaire leur exercice. Ce maître de stage étant un médecin qui exerce la même spécialité.

Où et comment seront-ils dispatchés en Sarthe?

Il faut d’abord qu’un cabinet médical soit disponible. La chance, c’est qu’on en a en Sarthe mais il faut adosser à ce cabinet médical un maître de stage universitaire, quelqu’un qui puisse les encadrer, les accueillir et qu’ils ne se sentent pas seuls.

Bertrand Devaux, président du conseil de l'ordre des médecins de la Sarthe
Bertrand Devaux, président du conseil de l’ordre des médecins de la Sarthe © Radio Franceyann lastennet

En attendant le 1ᵉʳ novembre 2026, on fait quoi docteur?

On a mis en place une régulation, ça s’appelle le SAS. C’est une régulation en journée, un peu comme la régulation qu’on a la nuit et le week-end. En composant le 116 117.

Avec des médecins régulateurs au bout du fil mais qui ne répondent pas toujours.

Car le service est parfois débordé.  On peut aussi pratiquer de la téléconsultation. Ce n’est pas une panacée.

Certains médecins estiment que la consultation n’est pas là même à distance que dans un cabinet?

On ne fait pas la même chose c’est vrai mais ça permet déjà d’avoir un avis et d’avoir une régulation.

Les maisons de santé pluridisciplinaires fleurissent dans le département. Est-ce la bonne structure pour attirer notamment les jeunes médecins?

Oui, les jeunes médecins, on le sait statistiquement, préfèrent un exercice regroupé non seulement avec d’autres médecins mais également avec d’autres professionnels. Ils ne sont pas enclins à s’installer seuls dans un petit coin de campagne.

Mais est-ce que cela ne crée pas aussi une concurrence, une surenchère, entre communes voire communautés de communes?

Alors il faut raisonner effectivement plutôt en communauté de communes qu’à l’échelle d’un village. La couverture nécessite plutôt des espaces assez grands puisque les gens maintenant font effectivement assez facilement des kilomètres pour trouver un médecin.

Comment faire pour éviter la saturation des urgences de l’hôpital du Mans qui est l’une des conséquences du manque de généralistes dans le département?

C’est un peu pour ça qu’ a été mise en place ce système de régulation. Pour réguler, pour orienter et éviter l’engorgement des urgences. Il faut aussi que les urgences restent pour les urgences, pas pour les renouvellements d’ordonnance.

Mais les patients ne savent pas toujours ce qu’ils ont. Pas facile parfois de savoir ce qui relève de l’urgence ou pas?

Ce n’est pas toujours simple. On l’entend et on en est vraiment meurtri.

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