Sarthe Habitat : 2600 logements sont encore à rénover dans le département

, Sarthe Habitat : 2600 logements sont encore à rénover dans le département

C’est le premier bailleur social du département. Sarthe Habitat gère 16 500 logements et loge 30 000 familles. Une partie du parc a besoin d’être rénové mais cela coûte très cher et les aides de l’Etat ne sont pas à la hauteur selon Fabienne Labrette Ménager, la présidente de Sarthe Habitat

C’est l’un des grands enjeux de ces prochaines années : la rénovation énergétique des logements. Mieux isoler un appartement ou une maison ancienne permet de faire des économies d’énergie. C’est bon pour le porte monnaie surtout en cette période de forte hausse des prix de l’électricité ou du gaz. C’est aussi bon aussi pour la planète. Sarthe Habitat premier bailleur social du département gère 16 500 logements. 2600 d’entre eux ont besoin d’être rénovés et mieux isolés. Mais le coût des travaux, estimé à 130 millions d’euros, est très élevé et les aides de l’Etat ne sont pas à la hauteur de l’enjeu climatique selon Fabienne Labrette Ménager, la présidente de Sarthe Habitat, invitée de France Bleu Maine ce mercredi matin.

France Bleu Maine : Combien de logements gère Sarthe Habitat?

Fabienne Labrette Ménager : C’est une structure qui gère un peu plus de 16 000 logements et compte environ 30 000 locataires. C’est une entreprise publique qui est présente sur 190 communes de la Sarthe et emploie environ 200 salariés.

À qui s’adressent ces logements?

A environ 60 % de la population sarthoise. Cela s’adresse à tout le monde, aux plus jeunes qui commencent à travailler comme aux plus anciens qui souhaitent continuer leur vie dans un logement aidé.

Est ce qu’il y a assez de logements pour répondre à la demande?

Si aucun logement n’était vacant sur l’ensemble du territoire, je dirais il n’y aurait pas forcément besoin de nouveaux logements mais ce n’est pas le cas. Et aujourd’hui, il y a besoin de logements qui sont peu énergivores.  Des logements peu énergivores et adaptés, par exemple au grand âge. C’est ce qui manque aujourd’hui.

Je vous pose la question parce qu’avec la crise de l’immobilier, en France, 2,6 millions de ménages sont dans l’attente d’un logement social. Il n’ y a pas autant de besoin en Sarthe?

Nous avons des commissions d’attribution toutes les semaines, donc ça va assez vite. Sauf que là où on attendait deux ou trois mois auparavant, aujourd’hui, on attend un petit peu plus car il y a beaucoup moins de turn over, on a beaucoup moins de départs. Les gens restent plus longtemps parce qu’il n’ont pas forcément le choix. Les gens aujourd’hui recherchent un logement qui est très peu énergivore et comme je le disais, on n’en a pas énormément.

Vous parliez du vieillissement de la population qui s’accentue et c’est tant mieux. Il y a aussi le nombre de personnes par ménage qui baisse, des jeunes qui restent un peu plus longtemps seuls. Tout ça fait qu’il y a besoin encore un peu plus de logements adaptés?

Oui et puis il y a aussi la composition de la famille qui change. Les familles recomposées qui ont besoin de logements plus grands à des moments bien précis, par exemple des week-ends. Et nous n’avons pas forcément des très grands logements. Et puis il y a des personnes seules qui veulent rester dans leur logement parce qu’elles y ont habité toute leur vie. Or elles pourraient avoir un logement plus petit. C’est un jeu de chaises musicales pour pouvoir contenter un maximum de personnes.

Des programmes de réhabilitation des logements sont en cours. Ça coûte cher?

On peut prendre comme exemple la rénovation de la résidence Georges Gauthier au Mans. C’est un chantier énorme (250 appartements à rénover) avec plus de 20 millions d’euros d’investissement. Il faut compter environ 100 000 euros par logement dans cette résidence. Mais en règle générale, c’est en moyenne 50 000 € de travaux par logement si on veut faire une rénovation plus que correcte.

Fabienne Labrette Ménager, présidente de Sarthe Habitat qui gère 16 500 logements sociaux dans le département
Fabienne Labrette Ménager, présidente de Sarthe Habitat qui gère 16 500 logements sociaux dans le département © Radio Franceyann lastennet

Le budget de Sarthe Habitat est-il suffisant?

Nous avons une dette d’environ 20 millions, donc on est obligés d’emprunter. Le problème, c’est que l’emprunt coûte très cher.

A cause de la hausse des taux d’intérêts?

On a des taux d’intérêts qui coûtent très cher. Nous sommes obligés d’emprunter à la Caisse des dépôts et consignations avec un taux variable. Avant, le taux d’intérêt était de 0.5% , c’était intéressant. Aujourd’hui, c’est 4.5%. La charge de la dette a doublé en un an.

Comment faites-vous? En augmentant les loyers?

On augmente un tout petit peu les loyers mais ce n’est pas suffisant. En fait, nous empruntons sur une plus longue durée. Quand je suis arrivée à Sarthe Habitat il y a 20 ans, on empruntait sur 20 ans ou 25 ans. Aujourd’hui, on emprunte sur 40 ans. Au delà ce n’est pas raisonnable. Cela veut dire qu’il faut revoir ce modèle économique.

Combien de logements doivent encore être réhabilités?

2600 sur les 16 000. Donc si multiplie 2600 par 50 000, ça fait 130 millions d’euros.

Cela risque de prendre du temps?

Oui sauf si l’Etat nous rend l’argent qu’il nous vole tous les ans.

C’est à dire?

C’est à dire que l’Etat récupère ce qu’on appelle la RLS, la réduction de loyer de solidarité. Quand l’Etat a décidé, à un moment donné, de baisser les APL (allocations logement), nous avons du mécaniquement baisser les loyers. Cela représente 4 millions d’euros en moins chaque année dans les caisses de Sarthe Habitat. Moi, je préférerais réinvestir ces 4 millions et pouvoir rénover, les logements des Sarthois plutôt que de les donner à l’Etat.

Il y a la rénovation. Est ce qu’il y a des programmes de construction aussi?

Oui, Alors on en a moins qu’avant, mais il y a encore une centaine de constructions par an environ. C’est difficile à dire parce que quand on décide de faire une programmation de logements neufs, ça prend deux ou trois ans. Et c’est vrai qu’il y en a moins qu’avant.

Pourquoi?

Parce que le coût de la construction est passé de 1 600 € à 2 400 € du mètre carré. C’est beaucoup plus cher. Et puis aujourd’hui, il y a la ZAN, la loi zéro artificialisation nette qui fait qu’on ne peut plus forcément construire là où on aimerait, à des endroits qui coûteraient moins chers. Donc on est obligé de construire dans ce qu’on appelle les dents creuses, dans les centres-villes mais cela double le prix de la construction.

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