Inflation : la colère des restaurateurs de la Sarthe sur l’utilisation des tickets restaurants

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Les restaurateurs de la Sarthe contestent la décision du gouvernement d’autoriser les salariés à payer leurs courses avec des tickets restaurant. C’est, selon eux, un manque à gagner pour les restaurateurs.

200 millions d’euros. C’est le manque à gagner des restaurateurs français, selon l’UMIH, depuis que le gouvernement a autorisé les possesseurs de tickets restaurant à payer leurs courses avec. Une dérogation accordée pour atténuer les effets de l’inflation qui est prolongée au moins jusqu’au 31 décembre 2024. A l’origine, ce titre-repas devait servir à financer un repas par jour travaillé. Depuis 2022 et la loi « pouvoir d’achat » il est possible d’utiliser le titre-restaurant pour tout produit alimentaire, qu’il soit ou non directement consommable, et donc pas seulement pour des plats préparés. Les restaurateurs demandent au gouvernement de revenir sur cette dérogation et de créer un cheque alimentation spécifique pour aider les consommateurs à se nourrir. Entretien avec Pascal Robin, responsable du pole restauration à l’Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie (UMIH) de la Sarthe

France Bleu Maine : Qu’est-ce qui vous énerve dans la décision du gouvernement ?

Pascal Robin : Nous sommes en période d’inflation. C’est difficile pour tout le monde aujourd’hui. Elisabeth Borne avait annoncé qu’elle mettrait en place probablement un ticket alimentaire en concertation avec les professionnels. Des tickets alimentaires qui servent à faire ses courses.

Pourquoi, selon vous, les tickets restaurant ne peuvent pas servir à le faire ?

Car au départ, ce ticket restaurant, comme son nom l’indique, était destiné aux salariés pour un déjeuner et pour payer en partie ou complètement le repas du midi. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. l’UMIH a fait les comptes. En 2023, cela représente un manque à gagner de 200 millions d’euros. Des tickets restaurant dépensés aujourd’hui essentiellement dans les moyennes et grandes surfaces. Au niveau de la Sarthe, je n’ai pas de chiffres précis mais je me suis renseigné  auprès de mes collègues et ils m’ont confirmé une baisse significative. Alors, il n’est pas question d’opposer les salariés aux restaurateurs, ce n’est pas le but, mais il faut redonner aux restaurateurs ce qui leur est dû, en fait.

Que faudrait-il faire selon vous pour que chacun puisse s’y retrouver; consommateurs, les salariés et restaurateurs ?

Probablement, comme l’avait dit Elisabeth Borne, créer ce ticket alimentaire qui pourrait bénéficier à beaucoup plus de monde car tout le monde n’a pas accès aux tickets restaurant. Ce chèque alimentaire les étudiants et les chômeurs pourraient en profiter.

Pascal Robin, responsable du pole restauration à l'Union des Métiers et des Industries de l'Hôtellerie (UMIH) de la Sarthe
Pascal Robin, responsable du pole restauration à l’Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie (UMIH) de la Sarthe © Radio Franceyann lastennet

On va parler de la loi immigration. Elle a été rejetée lundi soir par l’Assemblée nationale. Cette loi prévoyait notamment de rendre plus simple la régularisation des travailleurs étrangers qui travaillent dans un métier en tension. Est-ce que c’était une bonne mesure selon vous ?

Oui, c’était une bonne mesure. Moi, quand j’ai commencé dans la restauration, je suis parti travailler un an en Angleterre, dès l’âge de 17 ans. Je me suis retrouvé dans des cuisines où on était plus de 17 nationalités. Et je vous assure que même si j’ai pu avoir des a priori, à un moment donné, on se rend compte que tout le monde a des capacités à faire notre métier. A condition, d’avoir envie de travailler. Donc moi ça me pose aucun problème d’avoir des gens qui viennent de tout un tas d’horizons différents.

Les besoins de recrutement sont-ils toujours aussi importants dans votre secteur ?

Oui il y a un vrai besoin, tout le monde est en recherche même si la tendance commence un petit peu à évoluer. On voit sur les réseaux sociaux des gens qui recherchent du travail dans nos métiers, donc j’espère que c’est en bonne voie. Mais moi j’ai rien rien contre le fait qu’il y ait des étrangers qui viennent travailler dans nos cuisines. Moi même j’ai travaillé en Angleterre, j’ai travaillé en Suisse, j’ai été aussi un étranger et j’ai fait mon travail. Et puis qui va faire le travail sinon ? On a besoin de gens qui sont capables de nous fournir du travail. On a tous envie d’aller au restaurant, d’être servi comme il faut. De travailler dans de bonnes conditions. Donc il faut du personnel.

L’équipe yogaensarthe.fr vous offre cet article qui traite du thème « Yoga en Sarthe ». L’écrit de départ se veut reconstitué du mieux possible. Afin d’émettre des remarques sur ce dossier sur le sujet « Yoga en Sarthe » prenez les contacts affichés sur notre site internet. yogaensarthe.fr est une plateforme numérique qui rassemble différents journaux publiés sur le web dont le thème central est « Yoga en Sarthe ». En consultant de manière régulière nos pages de blog vous serez au courant des prochaines publications.